christian viale et sa collection d 'ammonites du cretace .
À 49 ans, il exerce pourtant l'un des plus beaux métiers du monde. Il défend la nature, et sa terre contre vents et marrées. « Être paysan, ce n'est pas une tare, loin de là. Mais c'est vrai que c'est mieux de dire aujourd'hui qu'on est agriculteur ou maraîcher », dit-il
Sa propriété agricole se situe à proximité du quartier des Eucalyptus. Sur les 3000m2 qui lui appartiennent désormais, il a choisi de conserver 1600 m2 de terre cultivable. Ses parents, eux, en exploitaient le double. « Une bonne partie des terrains est constructible. J'aurais pu les vendre à prix d'or à un promoteur et tout abandonner. Je laisse ça à d'autres »... Christian a grandi dans cette propriété, et a vu sa famille se faire exproprier de ses terrains pour la construction de routes, de voies rapide ou pour des projets immobiliers. « Dans ma famille, y compris du côté de ma mère, il y a eu de nombreuses expropriations, notamment sur la route de Grasse où doit se faire maintenant un projet social ». « Mes grands parents qui venaient d'Italie se sont installés à Saint-Augustin. Ils ont été expropriés aussi de leur ferme pour la construction des HLM des Moulins. Mon grand-père a acheté ensuite l'exploitation lors d'une vente aux enchères à la bougie, comme cela se faisait à l'époque. C'est mon grand-père qui a fait la dernière offre, avant que la bougie ne s'éteigne »...
La famille exploite alors des oeillets, avant que la malédiction ne s'abatte sur la production antiboise. Un champignon, la fusariose, rend impossible cette culture. « Mon grand-père Antoine et mon père Jean se sont reconvertis alors dans les légumes, qu'ils vendaient au marché de gros. J'ai pris la suite en vendant une grande partie de ma production de plants cette fois, dans les coopératives agricoles d'Antibes, Vallauris. Je continue aussi à vendre les légumes d'hiver à ma clientèle cannoise et à quelques antibois », raconte-t-il. Aujourd'hui Christian y vend ses plants. Sa spécialité : la culture des tomates, des salades, des blettes et des radis.
Sa propriété, il y travaille seul, aujourd'hui avec une clientèle professionnelle. « Mon épouse ne travaille pas avec moi. Elle a choisi un autre métier. Elle est infirmière. Ma fille veut suivre sa mère. Je la comprends. Elle vient de rentrer dans une école d'infirmières. Mes deux jumeaux, Alexandre et David, 11 ans ne savent pas encore ce qu'ils veulent faire »..
Coûte que coûte, Christian défend le métier de ses parents et grands-parents avec bonheur. « Au moins, mes enfants et ma famille auront toujours à manger et à boire », dit-il. La propriété est même dotée d'un vieux puit napoléonien. Bien rempli cette année !
Robert Yvon
J'ai su concilier mon travail avec la passion des fossiles.